L’arrivée à Porta est un vrai soulagement pour les chevaux. Du moins pour Hévéa et Vermeil dont la démarche retrouve jour après jour plus de souplesse. Mais Fleur s’ennuie et nous exprime son envie de sortir se promener en nous bousculant avec le nez.
Si nous voulons finir notre périple comme prévu et rentrer à Fenouillet à cheval, il nous faut repartir de suite: nous ne voulons pas repasser par le col de Puymorens ni la vallée de l’Ariège, et passer par Font Romeu puis l’Aude puis le canal du Midi représente au bas mot 300km. Or il ne nous reste qu’une douzaine de jours ce qui implique une vitesse moyenne de 25km par jour. Peu réaliste si l’on considère notre moyenne de ces derniers jours et l’état des chemins à venir. Et surtout pas sympa du tout pour nos chevaux qui pourraient sûrement le faire, mais à quel prix.
Remarque: nous aurions pu franchir le col du Chioula à partir d’Ax-les-Thermes sans faire le détour par Porta. Cela nous aurait mis sur la route du retour, mais il aurait été difficile de faire une vraie longue pause pour les chevaux. Par ailleurs Porta a pour nous une valeur symbolique puisque c’est chez Pierre et Carol que nous nous sommes rencontrés.
Décision est donc prise de laisser Vermeil récupérer le temps nécessaire au confort de ses pieds, en faisant des sorties à la journée avec Fleur uniquement, et de repartir peut-être pour quelques jours de randonnée dans la région avant la fin de nos vacances. Le retour à Fenouillet se fera en van. Décision un peu frustrante mais assurément la plus raisonnable. Tim a donc pris le train hier pour revenir le soir-même avec les véhicules (pendant ce temps, Nathalie a ramassé des orties et préparé une soupe!). Avantage immédiat: nous avons pu prendre la voiture pour aller faire les courses à Bourg-Madame ce matin. Mais nous avons oublié la viande hachée pour le chili programmé, donc nous irons la chercher demain à Latour de Carol avec Fleur…
Cet après-midi comme chaque jour, un petit tour à pied avec les trois chevaux, cette fois-ci de l’autre côté du Carol dans un bois de noisetiers qui a envahi les anciennes terrasses. Très bel endroit, avec un cerf qui brame juste au-dessus et le soleil qui nous réchauffe.
Mais en repartant, Nathalie choisit un passage mal commode entre des rochers et Hévéa se blesse. Elle ne boite pas mais l’entaille sur le devant du boulet est assez profonde, il vaut mieux faire quelques points. En espérant qu’ils tiendront et que ça ne s’infectera pas…
Petit moral ce soir.