Le transfert des chevaux vers Laboulfy était prévu début mai, pour profiter des jours fériés et assurer quelques jours de surveillance après leur arrivée. Cependant ils devaient repasser entre les mains de Vanessa, la dentiste, avant de partir car Labarthe est trop loin pour elle. Heureusement le terrain où ils se trouvaient à Lespinasse comporte un grand cèdre parfaitement adapté pour le licol de suspension de Vanessa.
Les deux premiers à partir ont été Uline et Uristo, amenés le premier mai à Rigal où Amélie passait ses vacances. Elle a ainsi pu profiter un peu de son cheval.
Une semaine plus tard, c’est aussi avec le van que Fleur et Vermeil ont voyagé, jusqu’à Laboulfy. La découverte de leur nouvel environnement s’est faite dans un calme inattendu et ils ont passé l’essentiel des jours suivants cantonnés au bord de la route. Ce n’est qu’après l’arrivée des deux autres (amenés montés depuis Rigal, à 11km, par Manon et son père) qu’ils ont quitté l’angle du pré et profité de tout l’espace disponible. Clairement ils les espéraient!
Les travaux dans la maison continuent à Laboulfy, ralentis par la nécessité de gérer aussi l’extérieur et par des problèmes techniques inattendus.
La cuisine n’est toujours pas terminée: il fallait changer les plans de travail, pourris autour du robinet; les caissons des meubles en dessous se sont révélés bien abîmés eux aussi. Tim a donc tout démonté, acheté de nouveaux caissons en kit dont il a fallu régler la position relative et l’horizontalité sur un sol et contre des murs pas forcément égaux. Les nouveaux plans de travail, en bois brut, ont dû être ajustés dans un angle de murs pas du tout perpendiculaires puis traités et mis à sécher pendant une semaine avant d’être installés sur les caissons. Mauvaise surprise: la surface était toute rugueuse, il a fallu poncer. Mais le résultat ne plaisait quand même pas à Tim qui a racheté un autre ensemble, en bois d’acacia cette fois-ci, qui a été retaillé différemment et surtout traité à l’huile de lin. Deuxième mauvaise surprise: le nouvel évier acheté par Tim (au grand dam de Nathalie qui aimait bien l’ancien) a le trop-plein sur le bord extérieur d’un des bacs, ce qui a nécessité d’entailler le bord du caisson pour permettre la mise en place du trop-plein.
Tim a aussi voulu changer le chauffe-eau sous l’évier: il en a choisi un sans ballon, à chauffage instantané, qui prend beaucoup moins de place mais nécessite une alimentation électrique trop puissante pour la prise existante. Un câble dédié a dû être tiré directement vers le tableau de fusibles (qui a dû être changé pour l’occasion car trop petit pour ajouter ce nouveau disjoncteur), et pour ce faire il a fallu percer le hourdis et deux murs. Bien entendu, la mèche à béton dont disposait Tim s’est révélée trop courte et celle qu’il a achetée est probablement restée sur le parking du magasin parce qu’en arrivant à la maison elle manquait à l’appel… Donc une deuxième a été achetée quelques jours plus tard!
La cuisine n’était pas finie, donc, et le lavabo de la salle de bain tenait lieu d’évier quand nous avons reçu nos premiers invités! Dave, un ami de jeunesse de Tim – perdu de vue depuis 37 ans – et sa femme Theresa sont venus passer deux jours à Laboulfy et ont particulièrement apprécié la tranquillité des lieux et le panorama depuis le balcon. Une semaine plus tard, ce sont les enfants et parents de Nathalie qui ont inauguré avec nous la table à marquèterie, déplacée pour l’occasion sur l’incontournable balcon.
À présent l’évier est fonctionnel. Il reste juste à installer les tiroirs et les façades – récupérés des anciens meubles – sur les nouveaux caissons. Bien sûr les dimensions, supposées standard, ne coincident pas parfaitement et il va falloir retailler légèrement les tiroirs. Les essais de couleur sur les façades vont bon train. Il restera enfin à rénover le meuble suspendu, affaissé au milieu.
Dans le même temps, Tim continue à calculer et commander les matériaux pour le chauffage central, dont la mise en œuvre permettra de terminer l’installation de la cuisinière/chaudière à bois. (Question: La chaudière à bois; le chien aussi? )
À l’extérieur, un deuxième rectangle de jardin potager a été travaillé à côté du premier et planté en patates, lui aussi. Ça pousse bien et nous avons installé une clôture électrique pour les protéger des sangliers qui risqueraient de venir faire la récolte à notre place!
L’an dernier les prairies nous avaient semblé quasiment indemnes de Séneçon de Jacob, mais cette année leurs fleurs jaunes sont visibles presque partout! Nous avons donc passé plusieurs heures à les arracher aussi méthodiquement que possible – il en reste toujours. Ce faisant nous avons trouvé des endroits où l’herbe était écrasée sur environ 50cm de diamètre: clairement des gîtes, mais de quel animal? Tim a eu l’explication en préparant la clôture du deuxième pré des chevaux:
un bébé chevreuil tapi dans l’herbe et roulé en boule, parfaitement immobile malgré la présence humaine immédiate. Tim a même posé un doigt dessus pour s’assurer que l’animal était vivant. Après une ou deux minutes, le faon a bougé le bout du nez plusieurs fois mais c’est tout. Une demi-heure plus tard, Tim est repassé le voir: il était toujours là et seule la tête avait très légèrement tourné. Par contre, un nouveau contrôle une heure après a trouvé le gîte vide. Manifestement sa mère était venue le chercher.
Sangliers et chevreuils ne sont pas les seuls hôtes de ce lieu: nous voyons régulièrement un chat tigré autour de la maison depuis le début mais il ne se laisse pas approcher. Probablement un rescapé de ceux qui étaient nourris par les anciens propriétaires (on nous a dit qu’il y en avait une trentaine!). Mais Dave et Theresa ont vu deux chats tigrés en même temps – et ils n’avaient pas bu 😉 .
Le positionnement de la clôture du deuxième pré des chevaux – celui où Tim a vu le bébé chevreuil – a donné lieu à d’âpres discussions entre nous. Les deux questions étaient:
1, où se situe exactement la limite de propriété?
2, où le voisin pense-t-il que se situe la limite de propriété?
En effet, sur la photo aérienne de Geoportail le champ cultivé par le voisin dépasse la limite apparente de la parcelle: simple imprécision des calques? Par ailleurs, il y a dans l’angle Est du pré un grand chêne autour duquel quelqu’un avait broyé l’herbe. Nathalie doutait donc du positionnement réel de la limite cadastrale, et Tim même s’il était sûr d’être propriétaire de cette zone, n’arrivait pas à trouver les bornes. Le plus simple était d’en parler avec le voisin lui-même, ce que nous avons fait. Il nous a amené directement à une borne cachée dans le creux d’un arbre, qui l’a englobée en poussant. Elle confirme que le grand chêne appartient bien à Tim et que la culture empiète effectivement sur sa parcelle de plusieurs mètres. Le voisin a proposé de nous rendre la bande de terre immédiatement ou de nous dédommager, mais nous avons seulement demandé qu’elle nous soit restituée après la moisson. Quant aux deux autres bornes le long de la route, elles ont été explosées par l’épareuse lors du fauchage du bas-côté et la partie enterrée est introuvable: le voisin a essayé de gratter la terre avec son cultivateur sans succès, nous-mêmes avons essayé le détecteur de métaux mais il a bipé plusieurs fois sur on ne sait pas quoi ! et il n’a pas détecté non plus la borne dans l’arbre – car manifestement elle ne contient pas de métal…
Affaire à suivre.
5 Responses
Qu’est-ce que c’est beau ! Et quel travail!!
Le fait de tomber sur un bébé chevreuil est carrément formidable à mes yeux. Bon courage pour le séneçon, il m’a fallu 3 ans pour l’éradiquer de mon pré.
Je vous espère en bonne santé et vous embrasse bien fort !
Coucou
Merci pour ces nouvelles.
Incroyable, ce petit chevreuil qui ne bouge pas et se laisse prendre en photo.
Comme d’habitude rien est simple avec les maisons, on a toujours des surprises. Mais je vois que tout progresse dans le calme et la bonne humeur.
Dans mon cas, cela va plutôt finir au tribunal. J’ai saisi un avocat dont on fréquentait le père, Eric et moi (on skiait ensemble), qui va assigner l’architecte et les entreprises défaillantes.
Liou va bien, pour l’instant elle semble faire partie du groupe des 50 % où le cancer ne revient pas.
Bonne continuation. A bientôt pour de nouvelles aventures. Si j’ai bien compris, vous avez quitté définitivement Fenouillet.
Bonjour Christiane
non, nous n’avons pas encore quitté Fenouillet: j’y ai toujours le cabinet, et nous partageons notre temps entre les deux maisons -Tim consacrant plus de temps que moi à Laboulfy.Et ça va durer encore quelques temps comme ça!
Je suis ravie que Liou se porte toujours bien et sans récidive. C’est bon signe…
Bon courage pour le tribunal, et surtout… patience.
Je vous embrasse, Nathalie
Que d’aventures, encore et toujours… Les travaux réservent toujours des surprises (et pas forcément agréables….). Mais que c’est beau !! Bon courage =)
Laboulfy ne représente pas un gros détour vers le Lot (du moins en kilomètres, parce qu’en temps il faut reconnaître que ça rallonge sérieusement…): vous serez la bienvenue si vous voulez nous rendre visite!