En altitude, les bruits nocturnes étaient différents. Pas de voiture, pas d’église non plus, mais aussi presque pas d’oiseau. Par contre, il était plus difficile d’échapper au bruit des avions et il y avait des endroits où il était amplifié, par exemple dans le vallon du Carol sous le Port de Saleix.
Les deux bruits dominants étaient l’eau des torrents et les clarines des troupeaux: graves pour les vaches, plus aiguës pour les brebis. Le tintement des clarines n’était pas continu, il y avait des périodes de silence quand les bêtes étaient toutes couchées.
Le vent nous a aussi joué un bon tour: les tubes métalliques du corral où nous avons enclos les chevaux à côté du refuge du Carol lui ont servi de flûte de Pan, avec trois ou quatre tonalités différentes.
Nous voici maintenant dans la vallée de l’Ariège, avec de nouveau beaucoup d’oiseaux nocturnes. Pas d’avions pour l’instant mais les trains qui desservent Ax-les-Thermes et/ou Latour de Carol-Enveitg. Le dernier passe vers 21h00 et ça reprend le matin vers 06h00.
Nous avons signalé dans la première partie des « bruits de la nuit » que les églises françaises ne sonnaient pas les heures pendant la nuit. Hé bien en fait, ça dépend. Ici dans l’Ariège, les églises des petits villages sonnent toutes les heures (deux fois!) plus les demi-heures (un coup).
À Garanou, une fois que le brouhaha des voitures et camions se tait, la nuit est dominée par le bruit continu et envahissant de l’usine de talc de Luzenac.
Et ce soir, le bruit dominant est celui du torrent de l’Oriège [sic]…et les chevaux qui broutent, qui se roulent et qui se lèvent lourdement en faisant résonner le sol d’un son sourd. Et les sangliers qui grognent et piétinent juste à côté!