500 Kilomètres à cheval pieds nus

…les aventures de randonnée en France

Quand le ciel a les abeilles…

Cela fait deux orages que nous subissons à Laboulfy.

Scenario identique à chaque fois:

Le ciel noircit intensément au sud-ouest, derrière la crête, et en quelques minutes le noir envahit le ciel jusqu’au dessus de nous. Les premières bourrasques de vent apportent des bruits de cannonade et le froid de la masse d’air qui arrive. Nous avons juste le temps de ranger le matériel qui avait été sorti, avant les premières gouttes. Les nuages progressent vite mais le ciel semble coupé en deux d’un coup d’épée: nous sommes sous les trombes et La Grésigne au loin est au soleil. Autant le front est rectiligne, autant la queue de l’orage s’effiloche, tonnerre et éclairs s’estompent rapidement et laissent place à des averses.

Ces orages nous sont tombés dessus alors que nous étions en train d’élaguer les deux arbres menaçant la ligne électrique. Nous vous avons déjà parlé de ce frêne, dont Tim avait coupé les premières branches depuis le toit de la maison, et du marronnier un peu plus loin. Pour ce qui concerne le frêne, ça y est. Nous avons tombé les autres branches et recoupé les trois troncs à hauteur d’homme. Nous espérons qu’il repoussera sous forme d’arbre têtard, ce qui facilitera l’entretien à l’avenir.

Pour la petite histoire, Tim avait planté deux hortensias dans la pente sous le frêne après ses premières coupes, et il nous a fallu les protéger: cinq parpaings autour des pieds et un vieux matelas par dessus, associés à une assez bonne maîtrise de l’angle de chute des troncs, ont fait l’affaire. Une des tuiles de la bordure du toit a eu moins de chance…(heureusement, nous avons toujours quelques tuiles en réserve, et de toute façon c’est un modèle courant)
Le marronnier, bien que demandant moins de branches à couper, se révèle compliqué d’accès car en pleine pente. La hauteur, en bout d’échelle, rend la manœuvre impressionnante et délicate et les outils sont un peu trop courts pour terminer le travail: il reste un rameau au-dessus de la ligne électrique.
L’élagage des arbres est un des aspects de l’entretien du terrain et de la préparation du jardin. Quelques plantations ont déjà eu lieu: nous avons parlé des hortensias au nord de la maison, il y a aussi une passiflore et un jasmin étoilé devant le mur sud, quelques aromatiques devant la cuisine, quelques œillets et un Nandina à côté de l’entrée. N’oublions pas les trois fraisiers des bois plantés dans le bosquet en face de la cuisine. C’est là aussi que nous allons faire un peu de potager, et pour commencer: planter des pommes de terre. Première étape: enlever les détritus laissés là par nos prédécesseurs ! Ensuite un petit coup de motobineuse. Étaler dessus du vieux foin composté par le temps, récupéré sur une des balles rondes abandonnées. C’est bon, nous pouvons planter.

Cerise sur le gâteau, heureuse surprise: le petit bois héberge du respountchou (Tamier commun), dont Nathalie a ramassé une poignée de têtes que nous avons savourées en vinaigrette.

Autant le respountchou est bienvenu, autant d’autres habitants de Laboulfy nous ont posé problème. Tout d’abord, il a fallu se rendre à l’évidence: nous partagions la maison avec une gourmande indélicate. Pain, savon, pinceau, pois-chiches, grignotés en échange de petites crottes caractéristiques, une souris a fait les frais de sa gourmandise dans la tapette. Espérons qu’elle n’ait pas trop de copines dans la maison.

Autres squatters que nous avons dû éliminer: des fourmis qui grimpaient jusqu’au toit à l’angle du balcon. Nous avions trouvé des salissures liées à leur activité dans la chambre mansardée. Une bombe insecticide/insectifuge semble avoir eu raison de la colonne des grimpeuses (pour l’instant…). La présence de ces fourmis nous a un peu inquiétés quant à l’étanchéité du toit, ces bestioles étant réputées affectionner les lieux humides, mais l’examen des tuiles n’a pas révélé d’anomalie.

À l’autre bout du balcon, sous le toit elles aussi, se trouvaient des abeilles. Nous les avions déjà repérées lors de notre première visite de la maison, et un apiculteur-charpentier est intervenu cette semaine pour récupérer l’essaim. Il lui a fallu l’aide de son frère pour installer un échafaudage de 8 mètres, détuiler les trois caissons envahis par le couvain, enlever progressivement les rayons pour trouver la reine. 

Une fois celle-ci enfermée dans une boîte piège (qui laisse entrer les abeilles attirées par elle, mais ne la laisse pas sortir car trop grosse pour les ouvertures), il a inséré quelques rayons dans une ruchette et a posé le tout sur l’échafaudage pour récupérer un maximum d’abeilles. Ensuite, il a enlevé le couvain restant: celui-ci s’étendait jusqu’à l’arrêtier du toit mais entrait aussi dans l’intervalle entre le mur extérieur et la cloison intérieure. Sans être le plus gros essaim qu’il ait eu à traiter, celui-ci était déjà de belle taille et présent sous le toit depuis environ trois ans selon lui. La suite du travail a consisté à traiter la toiture pour essayer d’empêcher les abeilles de revenir ou un nouvel essaim de s’installer (“Abeilles un jour, abeilles toujours”): Xylophène® puis peinture glycéro dans les caissons, mousse polyuréthane dans les interstices. Et, enfin, reconstruire l’arrêtier endommagé. Pas de miel pour nous, dommage: le peu qu’il y avait est parti dans la ruchette.

Malgré la tenue d’apiculteur, le frère a subi une dizaine de piqûres de la meute en émoi. Tim, pourtant resté à bonne distance a été piqué quatre fois; heureusement il n’a fait aucune réaction allergique. Quant à Nathalie, venue seulement deux jours après, elle s’est quand même fait piquer une fois.

Nota bene: vous vous doutez qu’un tel travail, qui a monopolisé deux personnes pendant plus d’une journée et demandé des compétences de couvreur, n’est pas gratuit. L’essentiel du coût est constitué par la mise en œuvre de l’échafaudage. L’avenir dira si l’essaim survit à son déménagement, accepte son nouvel habitat et produit du miel utilisable par l’apiculteur.

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Sophie
Sophie
Invité
21 jours il y a

Waouh ! Impressionnant essaim et impressionnante Nathalie en élagueuse !!! Les beaux jours arrivent pour vous faciliter la tâche je l’espère, on vous embrasse

Béatrice
Béatrice
Invité
20 jours il y a

Décidément, quelle(s) aventure(s) ! Sur tous les fronts : à l’intérieur, à l’extérieur, contre la météo et les diverses bestioles… En tout cas, bravo pour toutes ces avancées, cela prend forme !

Christiane CHANU
Christiane CHANU
Invité
20 jours il y a

Coucou
Encore de belles aventures.
La vidéo sur le toit : Génial ! Irréaliste ! Cela me rappelle le film « Bagdad Café ».
Et cet impressionnant essaim d’abeille dans le toit ! Vous auriez pu presque en récolter le miel !
Tout prend forme petit à petit et avec sérénité. Avec le printemps, on apprécie encore mieux la nature.
Liou et moi, on vous embrasse

fournie
fournie
Invité
20 jours il y a

bonjour aux bosseurs
Très beau secteur géographique où se posent de superbes mantes religieuses sur les toits en effectuant des danses de sémaphores. Impressionnant.
Super essaim , vous avez bien fait de le faire faire même si cela a un coût.
Pour les souris je vous signale que c’est vous qui êtes chez elle et pas l’inverse, alors foutez leur la paix.
Par contre les fourmis charpentière je doute que vous y arrivez aussi simplement. C’EST LE MEME PRINCIPE QUE LES ABEILLES IL Y A UNE REINE. Les ouvrières lui montent tout le nécessaire. Ils est indispensable de trouver leur cheminement et d’y déposer du poison qu’elles amènerons a la reine le but étant de la stériliser (MAIS VOUS NE TROUVEREZ PAS LA REINE)
Les poisons sont a base de borax et acide borique (internet) auquel il est malin de rajouter du lait Nestlé sucré, elles adorent . JE VOUS CONSEILLE DE FAIRE 2 OU 3 TRAITEMENT A 15 JOURS D’INTERVALLE ENTRE CHACUN. C’est pas facile a éliminer.
Je vous félicite pour votre travail et n’oubliez pas que j’ai beaucoup de matériel qui peut vous dépanner ou vous aider a la demande.
Bises a tout les deux et bon courage

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