Il y eut un soir, il y eut un matin* - quatrième jour
De nouveau la pluie…qui nous oblige à différer un peu le départ. Préparatifs retardés aussi par la surveillance d’Uline, qui mange bien mais montre toujours des signes d’inconfort. Nathalie se résigne à jouer le «James Herriot※» et fait une palpation transrectale: soulagement, il n’y a pas de signe de déplacement des intestins, seulement des brins de paille piquants dans les crottins (les trois gourmands avaient arraché quelques bouchées à une botte de paille que nous avons à la maison le jour du départ). C’est probablement l’irritation du tube digestif par ces brins qui est la cause de tous ses problèmes. La bonne évolution sur la suite de la journée confirmera que cette crise est passée. Un nouveau problème potentiel est apparu ce matin, par contre: Uline (encore elle) garde l’œil gauche fermé. Un rapide examen ne montre pas de signe d’ulcère cornéen, seulement une conjonctivite. À surveiller…
Enfin, les plaies de sanglage ne sont pas très belles. Nous augmentons les applications de pommade (Sulmidol) et sommes obligés de laisser la sangle lâche pour diminuer le frottement autant que possible. Du coup, c’est Vermeil qui prend le bât et Nathalie monte Uline, essayant de conserver l’équilibre sur cette selle à peine fixée – il y aura quand même un retournement dans l’après-midi!
La pluie se calme – temporairement – dans la matinée, nous permettant d’admirer le paysage vallonné à l’approche de la forêt de Sivens. La pierre fait son apparition dans l’architecture. Les chemins seraient sympa s’ils n’étaient détrempés et glissants. Encore une fois le pas s’impose, sauf que les chevaux n’en ont pas décidé ainsi. Tim se bat avec Fleur pour l’empêcher de trotter, et Vermeil n’aide pas du tout. Le vent et les averses qu’ils pressentent les énervent. La pause méridienne, où nous avions quand même décidé de déseller et espérions un moment de calme, se révèle agitée et pénible.
* Genèse 1:8
※ James Herriot – vétérinaire et écrivain anglais auteur de romans semi-autobiographiques, en particulier Toutes les créatures du Bon Dieu. Il décrit entre autres les palpations transrectales à main nue…
Quatrième et dernier jour
15h00: Les épisodes pluvieux se sont calmés, nous venons de traverser le Tescou dont nous remontons le cours sur un joli chemin herbeux. Nous approchons d’un troupeau de vaches paisibles, mais qui inquiètent Vermeil. Il se cache derrière Fleur et Tim préfère lâcher la corde de peur qu’elle ne se coince sous la queue de Fleur et ne la blesse (c’est déjà arrivé). Le bât frotte contre la haie, effrayant encore plus Vermeil qui part au galop. Fleur le suit sans que Tim puisse la retenir. La galopade les amène au bout du chemin où ils traversent une route (D14) – heureusement sans voiture à ce moment-là. Vermeil saute tout droit dans le pré en contre-bas, Fleur essaie de s’arrêter, dérape et tombe dans le talus, sur le pied de Tim. Par chance, personne ne s’empale sur les piquets de la clôture. Fleur se relève et reste sur place, Vermeil qui a déjà traversé les ¾ du pré s’arrête à son tour. Tim le rattrape et les trois sortent du pré. C’est à ce moment que Nathalie arrive avec Uline, dont elle est descendue dès le début de l’incident et qui a suivi gentiment. Tim boite (probablement une entorse), Fleur présente plusieurs égratignures mais surtout une plaie au genou qui nécessite des soins. La coupe est pleine, décision est prise avant même de savoir la gravité réelle des lésions d’arrêter là la randonnée.
Nathalie ne peut pas soigner Fleur, il lui faut une sédation que nous ne pouvons pas mettre en œuvre. Nous appelons donc, une fois de plus, les vétérinaires gaillacois qui arrivent après un aller-retour involontaire jusqu’à la D14 de la Haute Garonne 20 kilomètres plus loin… Le nettoyage du genou de Fleur n’est pas facile et il n’est pas possible de refermer entièrement la plaie. Il faudra gérer la cicatrisation sous pansements.
Entre-temps, nous avons appelé notre ami Denis (qui avait proposé son aide en cas de besoin éventuel avant notre départ; grand merci à lui) et il arrive de Fronton pour convoyer Tim jusqu’à Fenouillet afin de ramener le van. Tim revient donc avec le van un peu avant 21h00. Par chance les trois chevaux montent gentiment dedans et nous rentrons chez nous, à la fois épuisés, amers et soulagés d’en finir. Encore ¾ d’heure pour réinstaller les loulous dans un pré (ramener une baignoire et de l’eau, et réélectrifier la clôture), et nous nous posons enfin à la maison autour de 23h45, pour découvrir en nous déchaussant que la chaussette de Tim est pleine de sang. Il n’y a donc pas qu’une entorse.
Après nettoyage sous la douche il apparaît que la peau du talon est fendue sur six centimètres. Il faut recoudre, mais nous faisons l’économie d’un passage par les urgences: c’est Nathalie qui s’en occupe.
00h30: Nous nous offrons, quand même, un petit remontant avant d’aller au lit…
décus que vous ne puissiez pas continuer votre périple mais espérons que la blessure de Tim s arrange ainsi que
celle du cheval bon courage quand meme à bientot
Quelle aventure !!!
Malédiction !! Et bonne convalescence.
Dommage… La prochaine fois sera la bonne. Bon rétablissement à tous. On sent le métier!!!
Et bien, que de péripéties dans votre périple!
J’espère que Tim va mieux et que son entorse ne sera que légère. Vous êtes déçus de la fin mais ce n’est que partie remise, le temps que tout le monde se remette sur pieds et sur sabots. L’automne est une très belle saison pour se balader sur les chemins. Peut-être que la prochaine fois , vous pourrez partir plus longtemps….
Grosses bises
Ohhhh je viens de voir la somme de malchance qui vous est tombée dessus !! Nous espérons que tout le monde va mieux. On vous embrasse ! Ana et Guy
Désolé pour vous mais tout ce qui ne tue pas rend plus fort. Partie d’aventure remise a plus tard. Pas de bol avec la météo. Le bon choix était bien la sagesse du retour pour un repos mérité ,les soins humains et des bêtes. Je pense à vous et à votre déception mais le prochain coup soleil et pas d’incidents c’est certain.
Ho la la que
de rebonds….allez il y aura une autre fois, j’en suis sûre ! Vous n’êtes pas du genre à capituler.
Bon repos et bons soins. A bientôt les aventuriers
Quand çà veut pas, çà veut pas…Effectivement, pas la peine d’insister. Prompt rétablissement à tout le monde, en attendant la prochaine aventure.